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Budget, retraites, déficit, assurance-chômage : les dossiers urgents qui attendent Michel Barnier

Les dossiers importants à traiter sont nombreux pour Michel Barnier, nommé à Matignon jeudi 5 septembre, après deux mois de gestion des affaires courantes par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal. Le premier ministre est intervenu, vendredi, au journal de 20 heures de TF1.
C’est l’urgence absolue, tant le calendrier est serré. D’ici au vendredi 13 septembre, l’exécutif doit boucler le projet de budget de l’Etat pour 2025 et le transmettre au Haut Conseil des finances publiques, pour qu’il puisse être examiné par le Parlement à partir du 1er octobre, ainsi que le prévoit la loi.
A Bercy, les ministres démissionnaires Bruno Le Maire et Thomas Cazenave ont déjà préparé le travail, surtout côté dépenses, et à Matignon, Gabriel Attal et ses conseillers ont effectué des premiers arbitrages. Chargé d’expédier les affaires courantes, le premier ministre démissionnaire avait opté pour un budget 2025 le moins engageant possible, en se contentant, pour l’essentiel, de reconduire le budget 2024. Les dépenses totales de l’Etat y étaient gelées à 492 milliards d’euros, avec peu de changement dans la répartition entre les ministères, si ce n’est un coup de rabot particulier visant le ministère du travail et de l’emploi.
Michel Barnier gardera-t-il cette mouture du projet de loi de finances ? Voudra-t-il l’infléchir, avec des mesures d’économies plus musclées afin de limiter le déficit ? Proposera-t-il de nouvelles dépenses pour répondre notamment aux tensions sociales et au changement climatique ? Impossible à dire à ce stade. S’il ne touche pas au projet laissé sur son bureau par son prédécesseur, il pourra encore le modifier au cours de la discussion parlementaire, mais de façon en principe plus limitée.
Tout en ficelant le projet de budget pour 2025, le nouveau premier ministre va devoir affronter une autre urgence : la dérive des comptes de 2024. Un mois et demi après en avoir été alerté par une note du Trésor, Bruno Le Maire a en effet averti les parlementaires, lundi 2 septembre, que le déficit public français dérapait gravement. Au lieu de commencer à baisser, comme cela était visé, le déficit des comptes publics risque de se creuser encore en 2024, à 5,6 % du produit intérieur brut (PIB), selon le ministre démissionnaire, qui en tient pour largement responsables les collectivités locales. Cela rend quasi caducs les engagements pris par Emmanuel Macron de ramener ce déficit à moins de 3 % du PIB en 2027. Selon Bercy, il faudrait au plus vite geler une quinzaine de milliards d’euros de crédits, et taxer les énergéticiens ainsi que les rachats d’actions. Cela implique a priori de soumettre au Parlement un projet de loi de finances rectificative. Pas le texte le plus facile à faire adopter par une assemblée très morcelée.
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